Sortez les tambours et les trompettes ! L'événement de la rentrée est parmis nous : Michel Houellebecq fait du cinéma ! Il a en effet décidé de porter lui même à l'écran son roman "la possibilité d'une île"... J'entends déjà l'inquiétude des uns et l'impatience des autres : comment est Magimel ? qu'est-ce que cela donne visuellement ?? Ressent-on la patte Houellebecq ???
Vous l'aurez compris, je suis plutôt fan de l'écrivain et c'est donc avec beaucoup d'excitation que j'attendais cette adaptation.... Ce qui n'a fait qu'augmenter ma déception !
Car autant être franc : non, le film n'est pas à la hauteur des espérances qu'il pouvait succiter. Il n'apporte rien au livre (au contraire) et réduit considérablement sa portée. Surtout la partie sociologique (l'étude des relations humaines, de leur frustration, leur déchéance...), qui est quand même centrale dans son oeuvre, n'est ici que très peu abordée.
Il préfère concentrer son récit sur l'errance solitaire et poétique du clone de Daniel, à la recherche de ses semblables. Alors on voit Benoit Magimel (qui décidement m'épate par ses choix de film !) marcher dans le désert accompagné de son chien, avec de temps en temps une voix-off explicative et une musique grandiloquente... Vous me direz, pour faire ça était-ce vraiment la peine de réaliser un film ?
Et en effet, plus le film avance et plus on se pose la question. Car une fois passée les premières minutes d'admiration enfantine ("wouah tu te rends compte, c'est Houellebecq qui filme !"), on se dit que cette adaptation est plus un gadget qu'autre chose.
Un gadget qui permet toutefois aux fans de l'écrivain d'aller à sa rencontre, à ceux qui le déteste d'aiguiser leur couteau et au principal intéressé d'ajouter la mention réalisateur à sa carte de visite...
Mouais, j'aurai préféré un livre.
"La possibilité d'une île", de Michel Houellebecq, sortie le 10 septembre 2008.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire