
Robert Guédiguian, le cinéaste social "made in marseille" s'essaye au film de genre, au polar. Que mon inquiétude fut grande! Surtout lors de la vision de la bande-annonce, me laissant envisager le pire...
Guédiguian n'a pas fait les choses à moitié. Pour raconter cette histoire (celle d'une ancienne bande de voyous, qui se retrouvent lors du kidnapping de l'enfant de l'un des leurs), Daroussin se laisse pousser la moustache, Ariane Ascaride se fait tatouer le bras, il les filme au bord de l'Etang de Berre en plein hiver, un jour de mistral et il signe le tout d'un titre enigmatique, en anglais, "lady jane"..... Ca y est, vous craignez le pire, vous aussi? Vous imaginez le thriller "cheap"?
Eh bien vous avez tort! Car le cinéaste méditerranéen a plutôt réussi son pari!
L'atmosphère est bien là. Tendue, crépusculaire, le style est assez sobre, avec peu de dialogue.
Les codes du genre sont donc suivis à la ligne, avec les accessoires adéquats (le bar à hotesse, les grosses berlines, les discussions alcoolisés, la drogue...)
Les personnages sont mystérieux, sombres, avec un passé douteux et un avenir incertain.
L'histoire tient la route, le suspense nous tient en haleine et l'interprétation est à souligner. Les fidéles soldats de Guédiguian sont au rendez-vous: Ariane Ascaride est crédible dans le rôle de cette mère en détresse, Gérard Meylan est impeccable, ainsi que Jean Pierre Daroussin, formidable, comme toujours.
Finalement, les personnages que filme Guédiguian sont bien les siens, avec leurs failles, leurs déchirements, leurs secrets. Et le réalisateur n'oublie pas de conserver le regard conscient, qu'il porte sur son époque.
"lady jane", de Robert Guédiguian, sortie le 9 avril 2008
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