
Les années 1970 sont décidément à la mode. Ceux qui les ont vécu, les regrettent et les autres auraient bien aimé y vivre. En tout cas, les gangsters de l'époque fascinent. Après "le dernier gang", "les liens du sang", voici l'adaptation de l' "oeuvre" d'Albert Spaggiari.
Car Spaggiari n'est pas un gangster comme un autre, il n'y a pas que l'argent qui l'interesse. Non, lui veut être une vedette, être adulé par son public et faire la couverture de Paris Match.
C'est plutôt réussi, car 19 ans après sa mort, l'acteur Jean Paul Rouve passe à la réalisation pour raconter ses aventures.
Spaggiari est en quelques sortes l'ancêtre de Jerome Kerviel. Tous les deux volent pour se faire remarquer, pour échapper à leur vie qu'ils jugent trop banale pour eux.
L'ancien robin des bois incarne également ce gangster haut en couleur, avec panache. Il en fait un personnage plein de contradictions. A la fois odieux et généreux, classe et ridicule, raciste et sympathique.
Il est entouré du toujours très bon Gilles Lellouche (à quand en tête d'affiche??) et d'Alice Taglioni, qui use de sa plastique pour ce rôle de belle plante.
Comme le dit le titre, il n'y a ni arme, ni violence dans ce film. Alors ne vous attendez pas à des courses poursuites sanglantes, il n'y en a pas. Ici, c'est plus la personnalité extravagante de Spaggiari qui est mis en lumière. Ca tombe bien, pour celui qui révait d'être sous les projecteurs, de faire des tubes et que ça tourne bien.
Rouve réussi correctement ses débuts en tant que réalisateur, il faut dire qu'il était bien entouré (Christophe Offenstein en directeur de photographie). Le ton est léger et le rythme fluide, malgré quelques temps morts. Dans la vague des films 70's, "sans arme..." est sans doute le moins abouti, très loin derrière les superbes "liens du sang".
Et au final, ce premier film, se révéle être un bon diverstissement, agréable à regarder. Ni plus, ni moins.
"Sans arme, ni haine, ni violence", de Jean Paul Rouve, au cinéma depuis le 16 avril 2008.