vendredi 5 juin 2009

WHO'S THAT KNOCKING AT MY DOOR



Vous avez du mal à reprendre goût à la vraie vie depuis que le Festival de Cannes est terminé ? Vous en avez marre du cinéma ?? L'actualité ne vous intéresse plus ?? Et même les charmes de Claire Chazal ne suffisent plus à vous captiver le temps d'un JT ???
Solaris Distribution a pensé à vous en sortant la première oeuvre de Martin Scorcese datant de... 1967 !
Inédit en salle, ce film relate les aventures d'un jeune dandy décadent, interprété par un Harvey Keitel débutant, à mi-chemin entre Antoine Doinel et Michel Poiccard... Ces noms ne sont pas là par hasard, car on peut considérer ce film comme une extension américaine de la nouvelle vague ! On y retrouve la même énergie, l'envie de filmer la ville et la jeunesse... Et l'amour du cinéma ! Comme Truffaut, Scorcese emballe son film de référence au cinéma, notamment dans une scène mémorable où J.R (H.K) drague une jeune femme lisant Paris-Match et digresse sur les Westerns et John Ford. Le jeune homme, tourmenté par ses principes catholiques qui deviennent un vrai dilemme sentimental, distribue les 400 coups de poing dans les bars enfumés de New-York !
Les défauts technique du film (lumières et sons approximatifs) nous donnent l'impression d'avoir sous nos yeux un vrai bijoux, encore à l'état brut. Ce versant sombre et psychédélique de la nouvelle vague est d'une violente virtuosité. Un film à savourer on the rocks !

Who's that knocking at my door, un film de Martin Scorcese, sortie en salle le 10 juin 2009.

samedi 23 mai 2009

CANNES : Conversation avec Josh et Benny SAFDIE


Juste avant de quitter la croisette, rendez-vous avec les deux mascottes de la Quinzaine des Réalisateurs et auteurs du vrai coup de coeur de ce Festival, GO GET SOME ROSEMARY.
Un après-midi avec les Frères Safdie, c'est la promesse d'un instant de bonne humeur. Surtout à la terrasse de la Quinzaine, qui est devenue leur seconde maison le temps du Festival. Du barman aux vigiles, ils connaissent tout le monde. 
Josh arrive avec 30 minutes de retard, je patiente donc avec Benny et l'attachée de presse. Il arrive finalement et avec une bonne excuse, il sort de la projection du dernier film de Luc Moulet. Ils ont en effet la particularité de ne vouloir rater aucun film de la sélection. Ce qui est rare à Cannes, les équipes n'effectuent généralement qu'un bref séjour sur la croisette. Pas eux, "ce sont nos vacances" se justifie Josh.

C'était bien : Vous présentez cette année un film dans le même esprit que The Pleasure of Being Robbed, à ceci près qu'il parait plus écrit, avec une narration plus développé. Il est d'ailleurs plus long de trente minutes. Pourquoi ?
Josh Safdie : The Pleasure of Being Robbed était plus organique, comme un morceau de jazz. Le projet n'avait pas la même forme. Cette fois-ci, Benny et moi, on a essayé de comprendre la complexité de la relation entre un père et ses enfants. Donc on a senti le besoin de plus écrire.
Benny Safdie : C'est un peu comme vouloir raconter un mensonge, tu essayes de donner le plus de détails possible pour être plus crédible. Et parfois, quand on buttait sur quelque chose, on avait la possibilité de s'appuyer sur ce qu'on avait écrit. 

Vous aimez travailler en improvisant. Mais cette fois-ci il y a deux enfants dans le casting. Comment s'est passé le tournage ?
Josh Safdie : C'est très difficile, car l'improvisation signifie que les acteurs doivent s'adapter en permanence à la situation. Et avec les enfants tu dois tout le temps gérer leur énergie.
Benny Safdie : En même temps, on ne voulait pas que les enfants nous regardent nous, mais leur père (joué par Ronald Bronstein, NDLR). Donc on a beaucoup travaillé avec Ronnie avant le tournage pour qu'ils s'habituent à lui, c'était lui qui les dirigeait. 
Le fait que la caméra soit en mouvement, comme si c'était quelqu'un qui marche, car on ne fixe jamais la caméra sur un trépied, ils savent qu'ils peuvent bouger dans toute la pièce sans nous géner, car on pourra les suivre. On est tout le temps avec eux.

Sur The Pleasure Of Being Robbed Josh était le seul réalisateur, cette fois-ci vous étes deux. Comment vous partagez-vous le travail ?
JS : J'étais le chef opérateur la moitié du tournage, pendant que lui s'occupait du son. Puis on alterne, entre le son et l'image. On discute constamment, on observe nos réactions. Par contre lorsqu'on écrit on n'arrête pas de se disputer, car on est très critique l'un envers l'autre. Mais on essaye de faire ça avec humour.
On est similaire, mais avec des contradictions. On retrouve ça dans le film. Notre passion commune est dans le film. Et c'est pourquoi nous avions besoin de faire ce film ensemble.

Il est intéressant de voir que l'on retrouve certains personnages d'un film à l'autre...
JS : Ils sont dans le court-métrage de Benny aussi !
On a l'impression qu'ils continuent à vivre après que le film se termine...
JS : C'est important pour nous que ces personnages continuent à vivre, car ils sont une caricature de notre esprit. C'est comme une grande expression globale.
BS : On ne peut pas tout explorer avec un seul film, donc cela a du sens de les retrouver à chaque fois...

Un autre détail intéressant à voir dans vos films, c'est l'utilisation de la voiture. On sent qu'aux Etats-Unis la voiture est synonyme de grande routes, de folles échappés et de liberté... Comme vos films.
JS : C'est de la pure liberté, car c'est le début du temps qu'il va passer avec ses enfants. Et pour l'équipe c'est important la voiture, car tu es constamment dans le mouvement, tu n'as pas le choix. On a d'ailleurs mis les acteurs en danger, car le conducteur devait à la fois jouer et conduire la voiture. On a failli mourir trois fois !
Pour ce père, c'est la vraie liberté. C'est le seul endroit où il peut embarquer ses enfants, il veut leur faire vivre une aventure.
BS : C'est amusant, car pour cette séquence, il y a 5 personnes dans la voiture et on a choisit la plus petite voiture qui soit ! Les acteurs devaient se baisser pour que l'on puisse filmer !

J'ai quelque chose à vous montrer... (je sors la dernière édition des Cahiers du cinéma qui comporte plusieurs articles élogieux à leur égard). 
JS : Oh oui, j'ai acheté une copie ! (Il le prend et le feuillette, NDLR) Regarde ça, Alain Resnais... Jean-Luc Godard ! C'est fou ! J'ai un exemplaire des années 1960 de ce magazine, c'est... Oh regardez Stéphane Delorme est là ! (le journaliste des Cahiers du cinéma et membre du comité de sélection de La Quinzaine passe à côté, NDLR) Stéphane ! Il nous montre les Cahiers du Cinéma ! (Rires, NDLR). C'est la première personne que j'ai rencontré ici et il est la raison pour laquelle on fait partie de la famille de la Quinzaine.
Cette page est complètement folle, lisez la page 26 ! (en s'adressant au magnétophone, NDLR)

Oui, deux pages sur votre film, c'est fou ! Et regardez l'article du début, sur l'esprit de la Nouvelle Vague aujourd'hui, "c'est l'énergie et la sensibilité des frères Safdie".
JS : Oh mon dieu ! C'est incroyable ! Ces films nous ont inspirés... Ils on réussi à synchroniser le style et l'appréhension du monde réel...
BS : Il y a certaines choses que tu ne peux capter qu'avec un style particulier. Mais les émotions viennent en premier et la manière de les capter viennent après.
JS : Le style est dans les détails, c'est ce que j'ai appris des films de la Nouvelle-Vague... C'est fou ! Complètement fou !
Vous faîtes parti de la famille maintenant !

Les propos ont été recueillis et traduis par mes soins.



mercredi 20 mai 2009

CANNES - LES HERBES FOLLES


Séquence émotion. Cet après-midi était projeté le dernier film d'Alain Resnais, LES HERBES FOLLES.  Le public Cannois a rendu le plus beau des hommages au cinéaste de 86 ans, en l'accueillant par une folle standing-ovation de plus de 10 minutes ! 
Resnais a convoqué sa fidéle bande d'acteur (Azema, Dussolier), mais également la nouvelle génération (Amalric, Baer, Duvauchelle, Forestier), pour raconter la destinée amoureuse de Marguerite et George réunie par le hasard de la vie.

La projection vient de se terminer et il est encore difficile d'avoir un avis bien précis. L'émotion que véhiculait la salle transcende forcément sa vision. Si ce film est moins évident que son précédent COEUR, dont la grandeur sautait aux yeux, il est certain que celui-ci tient aussi quelque chose. Resnais jouit d'un vrai recul sur la vie et le cinéma, il en joue et c'est un plaisir. Il continue aussi sa réflexion sur le temps qui passe et la vieillesse, on sent (hélas) un réalisateur en fin de vie. En témoigne ce bout de dialogue prononcé par un patient de Marguerite (elle est dentiste) : "je vais pouvoir vous sourire la prochaine fois, je vais même vous dire qu'il n'y aura pas de prochaine fois". Si ce n'est pas son plus grand film, on peut en tout cas affirmer que ce n'est pas une herbe folle dans sa magnifique filmographie.

lundi 18 mai 2009

CANNES - GO GET SOME ROSEMARY


L'un des vrais plaisir de ce Festival : retrouver la joyeuse bande de Josh Safdie ! J'avais rencontré le cinéaste new-yorkais et sa compagne il y a peu, c'était à Paris pour la promo de The pleasure of being robbed. Ils sont de retour à la Quinzaine des Réalisateurs avec Go get some rosemary que Josh à réalisé avec son jeune frère Benny.
Dans ce film les deux frères s'inspirent de leur enfance et racontent l'histoire d'un père (joué par Ronald Bronstein) qui ne voit ses enfants que deux semaines tous les six mois. On retrouve le même esprit que dans le précédent film, avec toujours cette caméra qui ne cesse de vivre et de bouger au rythme du coeur de celui qui la tient. La différence tient dans la narration, beaucoup plus développé que dans The Pleasure. Le film dure d'ailleurs 30 minutes de plus. On y retrouve quand même des moments de vérité incroyable, grâce à cette façon de filmer les acteurs de loin lorsqu'ils sont à l'extérieur. En témoigne cette scène dans un fast-food. Ronnie commande son hot-dog, les serveurs ne jouent pas, ils sont dans la vraie vie.

Avant de les interviewer très prochainement, j'ai pu passer la soirée avec eux lors de la fête organisée en l'honneur de leur film. Pour m'apercevoir à quel point la réalité peut parfois dépasser la fiction. Ces gens sont aussi délicat et adorable que leur film. Du début de la soirée, où ils ont voulu rejoindre la villa à pied (pourtant situé sur les hauteurs de Cannes), créant ainsi une joyeuse expédition pour les happy-few, à la fin où Josh faisait le service après avoir sauté dans la piscine, ils n'ont jamais cessé d'être avenant avec les gens. Il faut voir les yeux de Josh et Benny briller lorsqu'on leur parle de l'article si élogieux des Cahiers du Cinéma, où même les deux enfants du film qui continuent à jouer avec leur père de cinéma, Ronald Bronstein. Une jolie fête pour un joli film... Qui se termine au petit matin ! Difficile ensuite d'enchaîner avec les projections, je n'ai vu qu'un film en deux jours.... Aïe.

dimanche 17 mai 2009

CANNES - Conversation avec Vladimir Perisic


Petit tour à la Semaine de la Critique, avec un film Serbe, ORDINARY PEOPLE. Un jeune homme débarque dans un régiment militaire et doit exécuter des prisonniers. On suit cet enfer et cette longue acceptation. C'est un film âpre, composé de longs plan séquences avec un son très travaillé, notamment lors d'une scène incroyable, dans un bus, avec le son infernal du moteur et la caméra qui s'attarde sur le visage de la jeune recrue.
Rencontre matinale, en terrasse, sous le soleil cannois qui était de retour...

Comment est né ce film que vous présentez aujourd'hui à Cannes ?
L'idée du film est née lorsque sont apparues les images de tortures à Abu Grahib. J'avais lu deux études faites en 1970, qui sont des expériences scientifiques qui essayent de comprendre comment les soldats arrivent au stade de commettre des crimes de guerre. Même si c'est une formulation que je n'aime pas employer, car elle implique que la violence dans la guerre est quelque chose de secondaire, elle te fait oublier que la guerre est un crime. Comme si la guerre était quelque chose de normal et que parfois il y avait des dérapages. Non je pense que la guerre est un crime, point. Pour revenir à ces études, à Stanford dans les années 1970. Dans les sous-sols ils ont créés une fausse prison avec des prisonniers et des gardiens, pour voir leur comportement. Et au bout de sept jours ils ont du arrêter,car ça dérapait dans une violence insupportable. L'autre expérience, était de savoir quels sont les effets de la punition sur l'apprentissage. Les personnes invitées devaient donner un petit électrochoc à d'autres personnes. On leur posait des questions et à chaque mauvaise réponse, on lui donne un électrochoc et à la seconde mauvaise réponse, l'électrochoc est plus grand. Mais la personne qui le reçoit est un acteur et les électrochocs sont faux, sauf que la personne qui les donne ne le sait pas. Et 80% des personnes sont allés jusqu'à un électrochoc mortifère. L'idée qui se dégage de ces expériences, c'est que la violence vient de gens qui obéissent à l'autorité, dans un cadre qui les rassure.
Donc je me suis dit que le tournage devait être une sorte de mise à l'épreuve de ce concept. J'ai écrit un scénario de 25 pages en un mois. On l'a abandonné, on a tourné avec non-acteurs, ils n'avaient pas lu le scénario et je composais le film avec leur réaction lorsque je leur expliquais la scène. Les questions étaient, au début, comment tu te léves ? Comment tu fais ton lit ?Comment tu te rases ? Comment tu prends le bus ?... Pour arriver à, qu'est-ce que tu aurais fait dans cette situation-là ?

On sent une guerre présente dans la vie des gens, comme cette scène dans le bus. Les infos à la radio parlent de la guerre puis enchaînent avec les résultats du football, sans aucune distinction.
Oui, j'aime bien parfois travailler avec des petits ready-made, que tu entends quelque chose et tu le reprends tel quel pour travailler avec. Et puis avec cette guerre contre le terrorisme, on a des informations totalement hallucinantes de cette paranoïa créée et puis après tu passes à des choses de totalement quotidien. Et cette juxtaposition d'éléments très hétéroclites m'a intéressée.

Vous travaillez beaucoup avec le plan-séquence, dans quel sens souhaitiez vous l'utiliser ?
J'ai décidé avec l'équipe de tourner en plan fixe et de respecter les gestes des personnages. C'est à dire de respecter à la fois l'humanité des personnages, leur donner un espace temps dans lequel ils peuvent exister, se déployer. Et autre chose, ce film je voulais le proposer mais pas l'imposer aux spectateurs. Je pense que c'est une expérience assez éprouvante, mais je voulais qu'à l'intérieur de ça, qu'il est une liberté comme dans la lecture d'un livre qu'on peut au bout de 10, 20 ou 50 pages refermer et penser à quelque chose. Puis continuer la lecture. Le spectateur a un temps de réflexion qui lui appartient et le film ne lui impose pas ce qu'il doit penser, voir, sentir.

La nature occupe une place importante dans ce film, elle semble être un témoin invisible de ces événements...
Ce qui m'a intéressé dans la nature c'est que d'habitude on projette nos sentiments sur la nature, c'est à dire le climat de la nature est un reflet de notre état d'âme. Alors que la nature est indifférente, elle continue sa vie. Et s'il y a une scène triste, la nature n'est pas obligé d'être triste, ce que d'habitude on fait dans les films. Voilà je voulais ce contraste entre une nature belle, riche et ensoleillé, alors qu'il se passe quelque chose de très sombre.

vendredi 15 mai 2009

CANNES : TETRO - THIRST


Hier soir, après deux heures d’attente (sous la pluie !), l’équipe d’Exèrieur Nuit a enfin pu assister à la dernière mouture du père Coppola, TETRO. Les américains de Cannes étaient au rendez-vous, tel Josh Safdie, (toujours aussi cool !) ou encore Moni Moshonov (Ben Kraditor, dans Two Lovers). Mais au bout du compte, que  donne ce film en noir et blanc, tourné en Argentine, avec Vincent Gallo en vedette ? Ah la bonne question… C’est un film très auteuriste et décalé, intemporel aussi. On met un bon quart d’heure à situer l’époque du film. Il faut attendre qu’une voiture passe tout au fond d’un plan, pour savoir que le film se passe à notre époque. Le noir est blanc est très sophistiqué et nous plonge dans l’ambiance, tout comme le magnetisme de Gallo. Toujours est-il que le film se perd beaucoup dans son mélange des genres (on y passe de scènes se déroulant dans la vie, à d'autres au théâtre et du cinéma à la TV…). De plus, la fatigue cannoise commençant à pointer le bout de son nez, j’avoue m’être un peu (beaucoup ?) assoupie… A la fin du film, les critiques de mauvaise fois avaient beau clamer qu’il faudra attendre au moins 20 ans pour comprendre ce film, l’événement de cette Quinzaine des Réalisateurs est quand même une vraie déception !


Ce matin, après une nouvelle séance photo pour Technikart (thème du jour Bataille sur les rails), projection à 11h30 du film de Park-Chan Wook, en compétition officielle. Les membres du jury s’étaient levés à l’heure, Asia Argento et le désormais culte James Gray étaient placés juste derrière moi !

Après sa trilogie sur la vengeance (Old Boy), le réalisateur Coréen nous revient avec une variation sur le thème des vampires.

Alors que le teaser qui circule sur le net depuis quelques temps laissait présager un THIRST très premier degrés dans son approche des suceurs de sang, c'est en fait un film très second degrés. Avec une mise en scène assez tout-terrain, où l’on passe de séquences grandiloquentes à d’autres beaucoup plus poétiques. Et son homme d’église, devenue vampire après une expérience médicale, est un héros à la fois romantique, sarcastique et Erotique... Le résultat est assez déroutant ! 

On peut d’ores et déjà dire qu’il paraît improbable que le jury d’Isabelle Hupert récompense THIRST dans son palmarès, tant il est en décalage avec l’esprit des Palmes cannoises !


Par contre, je ne m'attarderai pas sur l'indie Humpday, film américain présenté à la Quinzaine. Cette comédie sur le sexe est insupportable, tant elle repose sur d'interminables dialogues sans saveur.... La réalisatrice Lynn Shelton donne la sensation de jouer les Woody Allen de seconde division ! A oublier !


jeudi 14 mai 2009

CANNES 2009 : Que le spectacle commence !


C'est parti, depuis hier et comme chaque année, Cannes est redevenu le nombril du monde !
Et toute la petite équipe de l'émission Extérieur Nuit se délocalise pour 10 jours !! Pas de projections hier, mais une séance photo improvisée pour Technikart, mené par notre vedette François. En effet, le magazine (l'édition du festival est quotidienne) lui a demandé de jouer les photographes pour les besoins d'un jeu, son principe : une photo par jour, représentant un film palmé sous forme de charade. Celui d'hier était Que le spectacle commence, comme vous pouvez le voir sur la photo Lucile et moi avons servi de modèle !

Aujourd'hui les choses sérieuses commencent, la première projection du Coppola étant plus que complète, direction la salle Debussy (Un certain Regard) pour un film iranien No one knows about persan cats, de Bahman Ghobadi. Rien de très glamour au premier abord... Et pourtant ! On peut y voir des jeunes gens vivant à Téhéran qui montent un groupe de musique underground dans la clandestinité ! C'est une idée très forte, que de filmer la jeunesse iranienne qui essaye de s'en sortir et qui ne s'apitoie pas sur son sort. Un film plein d'espoir donc. Mais même si le réalisateur met le doigt sur quelque chose de très fort, il en ressort une grande frustration.
Il faut attendre 1h30 pour entendre le bruit de la ville ! Comment faire un film sur l'underground sans aller chercher le pouls de la ville ?! On peut également reprocher la réalisation MTV. Si ces jeunes gens souhaitent vivre à l'occidentale, autant ne pas prendre tout de suite nos pires défauts !



Cet après-midi, place à la compét' officielle ! Un film anglais, Fish Tank d'Andrea Arnold, où il est une nouvelle fois question d'adolescence. Dans une ville paumée, Mia 15 ans, est délaissée par sa mère qui préfère s'occuper de son nouveau compagnon... Filmé à hauteur d'homme (ou plutôt de fille) caméra au point et plans séquences à l'appuie, Fish Tank est un film coup de poing ! Cette jeune fille vit sa vie comme un combat et l'interprétation de ses comédiens et magnifié par une image lumineuse ! Chaque plan est composé comme une vraie photo. Un film à prendre en compte !
La journée n'est pas encore finit, avec toute à l'heure une autre tentative d'accès au Coppola. La séance de 22h30 devrait être plus accessible !