
Un film singulier. C'est le premier constat que l'on fait à sa vision. Du début à la fin. De l'affiche au film, en passant par la bande annonce. Il ne ressemble à aucun autre film actuellement en salle. Un ovni? Un ofni? Sans doute. C'est surtout un film intemporel. A cheval entre deux époques, à la fois très ancré en 2008, mais avec une atmosphère et une esthétique qui n'existe plus.
Du noir et blanc, des passages muets, des acteurs d'un autre temps (Jean Rochefort, Jean-Pierre Kalfon, Laurent Terzief), des vieux chanteurs (Bashung/Arno).........Un délice!
Car si ce n'etait qu'un simple exercice de style, cela n'aurait guère d'intérêt. Mais ici, l'esthétique est au service d'un propos, d'un regard.
Le regard d'un homme (Samuel Benchetrit) qui est nostalgique d'une époque ou les voyous ne détournaient pas 5 milliard d'Euro derrière leur ordinateur, mais simplement cinq mille franc en braquant un bar-tabac de province.
Une époque ou l'on ne vivait pas dans une société aseptisée. On ne mangeait pas bio, on fumait dans les bars, on était insouciant, on avait raison. Une époque où pour traverser la France on n'empruntait pas d'autoroute mais des petites nationales, on ne faisait pas étape chez hippopotamus mais dans un bistro. On y mangeait un steak qui avait baigné dans la matière grasse. Et alors ? Le cholesterol, on s'en fou, car l'humeur est à l'insouciance.
Une époque, ou les centres villes ne mouraient pas au profit des zones commerciales, on n'y remplaçait pas les forêts par des fast-food.
Une époque ou l'on ne vivait pas dans une société aseptisée. On ne mangeait pas bio, on fumait dans les bars, on était insouciant, on avait raison. Une époque où pour traverser la France on n'empruntait pas d'autoroute mais des petites nationales, on ne faisait pas étape chez hippopotamus mais dans un bistro. On y mangeait un steak qui avait baigné dans la matière grasse. Et alors ? Le cholesterol, on s'en fou, car l'humeur est à l'insouciance.
Une époque, ou les centres villes ne mouraient pas au profit des zones commerciales, on n'y remplaçait pas les forêts par des fast-food.
Chez Benchetrit, les gangsters sont gentils, maladroits et ils ont des pistolets en plastiques, les rockstars boivent du thé et Edouard Baer se tait (même si je n'ai rien contre ses tirades, bien au contraire).
Il rend hommage aux acteurs qui le (nous) font rêver (Trintignant, Belmondo, Bogart), aux westerns, aux polars.... Dans son film, les acteurs ne sont pas lisses, ils ont le poids des années, des épreuves de la vie, qui s'inscrivent sur leur visage. Edouard Baer n'a pas fait de musculation pour interpréter ce looser, non il a du bide, son visage est marqué.
Il rend hommage aux acteurs qui le (nous) font rêver (Trintignant, Belmondo, Bogart), aux westerns, aux polars.... Dans son film, les acteurs ne sont pas lisses, ils ont le poids des années, des épreuves de la vie, qui s'inscrivent sur leur visage. Edouard Baer n'a pas fait de musculation pour interpréter ce looser, non il a du bide, son visage est marqué.
Mais sous cet aspect âpre, il y a une vraie comédie qui sommeille. Une comédie peuplée de clowns tristes, ou l'absurde cotoie la mélancolie.
Ce n'est pas pour autant un film qui s'apitoie sur le sort de son époque. Car ici, les vieux n'attendent pas la mort dans un fauteuil, ils sont toujours dans l'action. Et la nouvelle génération ne se laisse pas faire. Ce n'est pas parce que cela avait l'air mieux avant, qu'il nous faut s'empêcher de vivre. C'est ce que le réalisateur semble dire, en donnant le mot de la fin aux jeunes.
On rit de bon coeur, on s'attache aux personnages, qui sont finalement si proches de nous.... En sortant de la salle, on adopte la démarche lente et nonchalante de ces gangsters et on se dit que nous aussi, on aurait bien rêvé d'en être un.
"J'ai toujours rêvé d'être un gangster", de Samuel Benchetrit, sortie le 26 Mars 2008